Il est 19 h 50 ce vendredi 18 novembre quand Margodig, la vedette de la SNSM de Loctudy appareille, répondant à un appel de détresse lancé à la suite d’une collision entre deux embarcations à l’embouchure de la rivière de Pont-L’Abbé. L’une a sombré, entrainant ses occupants à la mer, l’autre a démâté blessant un membre de l’équipage. Le nombre de victimes n’est, pour l’heure, pas clairement établi.
Pour mener à bien les recherches la station de Loctudy a appelé en renfort Da Viken, la vedette de Bénodet, à seulement un quart d’heure de route des lieux du drame. Bien évidemment, compte tenu du lieu du naufrage, au plus près de la côte, Perdrix, le semi-rigide de Loctudy est aussi mobilisé.
Ce « black friday » porte bien son nom ce vendredi. Car même si le ciel est clair, difficile de bien y voir une fois sur zone. Heureusement Eole et Neptune se sont accordé une pause dans leur discorde, le vent est tombé et la mer est plate ! Les recherches peuvent commencer, les projecteurs percent la nuit. Les deux vedettes lâchent tour à tour leur semi-rigide de bord : Playmobil pour celui de Da Viken. Mais celui de Margodig est sans nom, ce qui va s’avérer quelque peu handicapant au moment des liaisons VHF.
Enfin, les projecteurs accrochent des gestes de détresse sur un bateau de plaisance effectivement sans mât. Et au plus près de la terre, dont on devine les contours, se sont les bandes fluorescentes d’une veste de mer qui s’agitent.
Tirant d’eau trop fort
Impossible pour Margodig d’approcher : son tirant d’eau est incompatible avec la hauteur d’eau à ce moment là et le flot la porte à la côte. Les semi-rigides se justifient pleinement dans de telles occasions. Par contre Da Viken, au tirant d’eau plus modeste peut approcher du voilier et le prendre à couple pour transférer la victime sur un brancard pour qu’elle puisse être portée sur Margodig, au carré plus spacieux et où il est don plus facile d’apporter les premiers soins.
Pendant ce temps, les trois membres d’équipage de Perdrix, assistés du « sans nom » de Margodig, s’échinent à extirper de la vase une des victimes du bateau coulé, déjà en état d’hypothermie. Et ce n’est pas une mise affaire au vu de la quantité de vase gluante et puante qui colle tant à la naufragée qu’aux sauveteurs. Trois autres naufragés échoués sur l’estran sableux ont déjà été secourus. Questionnés tour à tour, il apparaît qu’une victime reste encore à retrouver… Le ballet des pinceaux lumineux repart de plus belle. Enfin ça y est ! Perdrix l’a à l’oeil dans son faisceau lumineux et peut la secourir.
Retour à bon port
Il est environ 21 heures 30, tout le monde est sauf. Retour au port. Fin de l’exercice. Car c’est bien un exercice qui vient de se dérouler dans presque les conditions du réel, le scénario n’étant connu que de quelques initiés.
« Travailler de nuit, travailler de jour, ce n’est pas la même chose », souligne Daniel, le président de la station de Loctudy au moment du débriefing. « De nuit, c’est vite le bordel » confirme Pierre, le plongeur de l’équipe embarqué sur le « sans nom » au moment de l’exercice. Tous les intervenants ont unanimes pour louer le bon déroulement de cet entrainement collectif et son intérêt. Un constat renforcé par les propos de l’équipage de Da Viken : « On est très contents d’être venu à Loctudy. La prochaine fois c’est vous qui venez à Bénodet ».
Au total se sont 28 personnes d’impliquées dans cet exercice, outre les 7 « victimes », 7 pour l’équipage de Da Viken et 11 pour Margodig et 3 pour Perdrix.
Ces échanges visent à renforcer la coordination entre les deux stations qui peuvent être appelées à intervenir ensemble, et cette fois pour « de vrai », tant leur zone d’interventions très proches, avec les Glénan comme aimant pour de très nombreux bateaux, tant de plaisance que de pêche, est très fréquentée.
La soirée s’est conclue par un repas convivial permettant de resserrer les liens entre les équipages et de réchauffer les corps de celles et ceux qui s’étaient refroidis dans l’eau malgré leur combinaison de survie !